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Production

Aujourd'hui, le verre est partout ! Cette diversité d’usages se trouve intimement liée à la très grande richesse de ses propriétés.

Le verre a considérablement bouleversé notre vie quotidienne (lunettes, verrerie de table, bouteilles ou autres contenants…), révolutionné l’architecture ou encore investi des domaines plus confidentiels et spécialisés comme l’électricité, les télécommunications, le textile et la chimie de laboratoire. Cette diversité d’usages étendue se trouve intimement liée à la très grande richesse des propriétés du verre. Sa transparence, sa coloration, son extrême plasticité associée à sa dureté en font un matériau aux multiples atouts. Face à ces mystères, le verre a souvent été associé à des mythes, des croyances, des vertus et même des pouvoirs magiques devant son insaisissable nature, une matière aux frontières de la physique et de la métaphysique.

OUVERT/FERMÉ

Un récipient remplit principalement trois grandes fonctions : la consommation, la conservation et l’expédition. Aussi la question de la fermeture fut longtemps une équation difficile à résoudre : tortillon de paille, cheville de bois entourée d’étoupe et de suif, morceau de tissu — parfois recouvert de cire pour une conservation prolongée— ou tampon imbibé d’huile n’évitent pas l’oxydation du contenu et une dégustation gâchée. Quant au bouchage à l’émeri, système complètement en verre obtenu par abrasion du goulot et du bouchon, apporte certes une fermeture hermétique, prisée par les chimistes et les pharmaciens mais impose également le bris du goulot lors du débouchage. Redécouvert dans la première moitié du XVIIe siècle, le bouchon de liège, connu depuis l’Antiquité se généralise au XVIIIe siècle grâce à l’invention du tire-bouchon permettant ainsi le développement de l’usage de la bouteille moderne. Aujourd’hui, bouchon à vis, ou mécanique, capsule, et autres clips offrent un large panel de fermetures, véritables prouesses techniques.

VISIBLE/INVISIBLE

Transparent ou opaque, incolore ou coloré, la lumière est au contact du verre transformée. En raison de l’état désordonné de la matière au sein du verre — appelé état amorphe —, la vitesse de la lumière ne varie pas au sein de la matière : le verre est transparent. S’il contient des oxydes métalliques, le verre est coloré permettant de créer de somptueux objets d’art ou du quotidien et de sublimer son contenant. Les commerçants s’en sont aussi saisis pour mettre en évidence des bocaux à pharmacie ou des bonbonnières de taille imposante et aux couleurs chatoyantes.

 

Pour des raisons plus pragmatiques, la coloration du verre a aussi investi les domaines de l’alimentation et des cosmétiques. L’ajout d’oxydes métalliques dans la composition du verre lui permet de filtrer partiellement ou même complètement les rayonnements visibles, mais aussi UV, et pour des applications plus techniques, les rayons X et gamma. Les crèmes ou les parfums, s’ils sont conservés pendant plusieurs mois, se modifient au contact de la lumière. Pour empêcher ou ralentir ce processus, des verres opaques, ou bleu/brun sombre garantissent une meilleure conservation.

VIE/MORT

Le biberon en verre devient dès le milieu du XIXe siècle, un symbole de lutte contre la mortalité infantile. Trop longtemps, les mères et les nourrissons ne survivront pas aux conditions d’hygiène déplorables de la France, avec un taux de mortalité maternelle avoisinant 6 % et un taux de mortalité infantile de 22 % — voire 90 % pour les enfants abandonnés au Second Empire (1851-1870) ! Plusieurs facteurs sont mis en cause : l’absence de stérilisation du lait, sa mauvaise qualité et le manque d’hygiène du biberon. Seule une politique hygiéniste parviendra à inverser la tendance à l’aube de la Première Guerre mondiale. En 2011, l’Union européenne interdit la commercialisation de biberons contenant du bisphénol A, un perturbateur endocrinien présent dans certains plastiques, remettant ainsi le biberon en verre sur le devant de la scène.

 

Outre-tombe, les objets en verre accompagnent la dépouille du défunt dès l’Antiquité. Durant le Haut-Empire à Rome (du Ier à la fin du IIIe siècle), l’incinération domine largement. Le corps est brûlé sur un bûcher avec des effets personnels et des fioles d’huiles parfumées : les balsamaires. Les cendres sont ensuite rassemblées dans une urne en céramique ou en verre.